Stranger Things – Saison 1

De Matt et Ross Duffer, 2016.

Je ne ferai pas l’insulte à mon éventuel lecteur (le masculin étant épicène, je ne suis pas sexiste) de présenter ou de résumer l’intrigue de la formidable série geek de Netflix, millésime 2016. Je pars du principe que, si vous lisez ceci, il y a 99% de chance que vous l’ayez vue et appréciée. Ce qui m’intéresse plutôt, dans cet article que je vais tenter de garder court, est de comprendre pourquoi elle fonctionne si bien sur le geek de base que je suis et que vous êtes probablement aussi.

Nous pourrions commencer par parler des références et des influences : de Donjons et Dragons à Stephen King, en passant par Star Wars, Steven Spielberg, le mythe de Chtulhu, les Goonies, X-Files ou encore the Breakfast Club/American Graffiti (pour le côté teenage movie), la série a un cadre de références des années 80 et 90 qui parle instantanément aux trentenaires actuels (et sans doute aux jeunes quadra). Elle a par ailleurs l’intelligence de ne pas s’appesantir sur ces clins d’œil et autres inspirations et les intègre directement au récit, comme si cela était parfaitement logique.

Mais Stranger Things, ce n’est pas que ça. C’est avant tout une série sur l’enfance, une coming-of-age story comme les anglo-saxons savent si bien les faire. Doté d’un casting d’enfants de première qualité (mention spéciale à Gaten Matarazzo, Thoothless dans la VO), la série fonctionne essentiellement sur eux et grâce à eux. Mais pas uniquement. David Harbour, « Hop », campe un héros dans le plus pur jus King-ien : alcoolo, brisé par la vie, mais brave et jusqu’au-boutiste.

Mais Stranger Things, … ce n’est pas que ça. C’est aussi une faculté à faire avancer une histoire fantastique aux nombreux personnages et aux enjeux multiples en une durée finalement très courte. Les Duffer Brothers n’ont eu besoin que de 8 épisodes 50 minutes pour mener à bien leur scénario là où d’autres producteurs, avec le même matériel de base, nous aurait sorti deux saisons de 13 épisodes avec moult redites et pertes de temps. Bien sûr que la série use du cliffhanger pour pousser le spectateur à enchaîner les épisodes, mais ceux-ci ne sont pas poussifs ou téléphonés comme on peut les voir, par exemple, dans les épisodes de milieu de saison de Game of Thrones.

Mais… Stranger Things… Ce n’est pas que ça. C’est enfin et surtout une série qui flatte notre inconscient. En mélangeant des références, un rythme, une ambiance et un casting formidable, soutenus par une réalisation spectaculaire sans être abusive ou tape-à-l’œil, Stranger Things nous ramène, en fait, à la maison. Celle de notre imagination d’enfant. Celle des dimanches pluvieux derrière la télé. Celle des premières peurs et des premiers émois. Où des valeurs comme l’amitié, la justesse de la cause, l’héroïsme ont encore un sens. C’est une série moderne, tournée il est vrai dans un passé probablement nostalgique, où les personnages ne sont pas cyniques et où les motifs des uns et des autres sont clairs, sans être manichéens.

Stranger Things, c’est un beau pari (pas réellement risqué, mais soit) de Netflix. Et une belle réussite. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’ils auront gardé le même état d’esprit et la même candeur rafraichissante pour la deuxième saison qui sort aujourd’hui même. Tous à vos petits écrans pour le vérifier.

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