En mémoire de mes péchés

De Joe Haldeman, 1977

Rarement quatrième de couverture aura été si trompeuse ! Folio SF, en rééditant ce titre relativement méconnu en 2006, s’est contenté de reprendre celle de l’édition de Denoël – Présence du Futur de 1979. Ils auraient pu se fendre d’un nouveau texte de présentation, car celui-ci ne convient pas du tout. Croyant me lancer dans un roman comique, à la manière du Guide du Voyageur Galactique ou de recueils de nouvelles de Frederic Brown, je me suis retrouvé à lire un texte très sombre, à la limite du hard-boiled dans certains de ces développements.

Bon, ce n’est pas tout à fait un roman : il s’agit plutôt de trois nouvelles assez longues qui ont comme point commun de partager leur « héros« , Otto McGavin, un agent secret de la Confederaçion, sorte de gouvernement intergalactique chargé de défendre l’intérêt des divers habitants de la galaxie (citoyens ou indigènes plus ou moins intelligents). McGavin est un bouddhiste qui veut voir l’espace. Pas de bol, en s’engageant, il reçoit un conditionnement hypnotique pour en faire une machine à tuer. La Confederaçion dispose aussi d’une technologie particulière : le placage d’identité. Grâce à ce traitement hypnotique (et à peu de chirurgie esthétique, parfois franchement invasive), elle fait de ses espions des doubles de personnages publics vivants, politiciens, leaders religieux, hommes d’affaires, criminels, etc. Et la Confederaçion de les envoyer au front pour récolter des infos et jouer les gros bras si nécessaire.

Les trois nouvelles se déroulent à peu près le même schéma : McGavin arrive sur une planète exotique dans la peau d’un autre (un salopard de première) et tente de démêler le vrai du faux. Et malgré ses convictions initiales pacifiques, il fini toujours pas buter des gens, et pas forcément les antagonistes. Si l’on peut regretter que la mécanique du récit se répète (en gros, McGavin arrive, il pose des question à tout le monde jusqu’à ce qu’il confronte, ou soit piégé, par le traitre) et qu’Haldeman est parfois un peu paresseux dans le développement de ses personnages, l’ensemble est plutôt bon.

Les nouvelles sont articulées entre elles par de courts textes où McGavin est interrogé par les préparateurs mentaux de la Confederaçion. Ces interviews montrent la lente plongée dans la dépression et la folie du personnage principal. Forcé de progressivement effacer sa propre personnalité au profit des diverses personnalités peu reluisantes qu’il endosse, le pauvre McGavin se perd finalement totalement quand il comprends que la Confederaçion est nettement moins altruiste qu’elle n’y parait. C’est en effet ses propres intérêts qu’elle défend avant ceux des espèces locales.

Alternant plusieurs mondes imaginaires bien construits, peuplés d’extra-terrestres ou de peuplades locales originales et bien pensées, les trois nouvelles qui constituent le récit principal d’En mémoire de mes péchés se lisent d’une traite. On ne peut que compatir avec McGavin et ses remords, la seule chose qui lui reste, sa seule part d’identité d’origine. On rigole pas des masses, donc, contrairement à ce que l’éditeur promet. Pour faire une parallèle cinématographique, on est plus dans l’Armée des Douze Singes que dans du StarWars, en gros.

A ma grande honte, je ne connaissais absolument pas Joe Haldeman avant de lire ce bouquin. Le bonhomme est pourtant multi-primé (5 Hugo, 5 Nebula ,4 Locus) et a écrit un bon paquet de bouquin de SF. Je me mets de ce pas à la recherche d’autres titres du bonhomme. Même si c’est de la SF qui accuse un poil son âge, elle reste, de fait, très agréable à lire, même si franchement morose.

Arcadia

De Fabrice Colin, 1998.

Après quelques mois, je retrouve donc la collection Steampunk poche de Bragelonne avec ce nouvel extrait de leur back-catalogue : Arcadia, l’édition intégrale, de Fabrice Colin. Le tome, avec sa couverture toujours un poil flashy (dont l’encre dorée à tendance à disparaître assez vote) regroupe Vestiges d’Arcadia et La Musique du Sommeil, deux courts romans qui se suivent directement, rédigés en quelques semaines, si l’ont en croit la préface de Colin, et publiés tous deux chez Mnémos en 1998.

Il est bien difficile de résumer l’intrigue. Roman à tiroirs avec points de vue et personnages multiples, réalités parallèles et mondes déliquescents, Arcadia ne livre pas aisément ses secrets. En gros, nous suivons la vie de quatre jeunes gens sur une Terre agonisante dans le futur proche. L’un deux croisera un vieil homme qui se dira être la réincarnation de John Keats. Quand ils rêvent, ces jeunes gens se voient dans une réalité parallèle, le monde steampunk d’un Londres bloqué sous le règle de Gloriana, où ils incarneront des peintres, poètes et romanciers du mouvement des préraphaélites (ou associés).

Ceux-ci occupent des postes importants dans cette royauté fantasmée, où les artistes sont le pinacle d’une société composée d’hommes et de sidhes, une sorte de sur-homme doté de perceptions et dons magiques. Ce monde se meurt également, à quelques jours de la cérémonie qui fera de la Reine Gloriana une sidhe à son tour. Mais les évènements se précipitent et un homme en noir va progressivement guidé tout ce petit monde vers une résolution inspirée de la matière de Bretagne où les mondes doivent fusionnés et l’Ennemi doit être vaincu.

Roman touffu, complexe, multiple, Arcadia est avant tout un livre généreux qui nous promène dans l’imaginaire débridé mais érudit de Fabrice Colin. N’ayant été que moyennement convaincu de sa collaboration avec Mathieu Gaborit sur Confessions d’un automate mangeur d’opium, j’avais au contraire été agréablement surpris par sa relecture des mythes nordiques dans son Winterheim (intégrale également constituée de plusieurs courts romans successifs). Et je le suis tout autant par cette plongée hallucinée dans des mondes mourants peuplés d’artistes haut en couleur. Et si, comme dans Winterheim, Colin a un peu du mal à conclure, tant pis ! Et tant pis aussi si l’on se perd dans les méandres de ce labyrinthe de fiction. Colin, qui multiplie avec bonheur les styles d’écriture en fonction des personnages et des situation, ne nous facilite pas la tâche en mettant en scène de nouveaux personnages à peu près dans chaque chapitre des 400 pages de son œuvre.

Certains fils scénaristiques sont à peine esquissés. D’autres sont développés mais sans lien avec l’intrigue principale. On y croise le Jaberwocky (et donc Alice), Jack l’éventreur, des peintres psychopathes, des triangles amoureux dépressifs et des dizaines d’autres idées intéressantes. Mais peut-on réellement en vouloir à Colin, dont c’est l’un des premiers romans, d’être trop généreux ? Et quand bien même, il favorise l’ambiance, le style, le ton au scénario en tant que tel, dans de nombreux chapitres, il a raison de le faire : si, comme il le dit, il rédigea ce texte dans un état second en trois semaines seulement, il n’est que justice que le lecteur vive également cette lecture comme une « expérience totale« . Le voyage vaut le détour, ne fut-ce que pour l’expérience.

A des années lumières des très commerciales aventures de Lucifer Box, de Mark Gatiss, pourtant publiées dans la même collection, Bragelonne propose avec Arcadia un premier titre vraiment marquant dans sa collection Steampunk poche. Je ne sais si Colin s’est assagit avec le temps, mais je ne peux que regretter qu’il ait semble-t-il orienter sa carrière vers le polar. Quand on voit la richesse d’Arcadia, même avec son aspect foutraque et halluciné, on ne peut qu’être sûr qu’il a encore des choses à dire dans le domaine du fantastique, de la fantasy ou de la S-F. Mais, bien sûr, il transparait dans Arcadia que Colin est avant tout un écrivain. Souhaitons-nous qu’il continue à nous éblouir avec ses écrits encore de longues années.

La forteresse de coton

De Philippe Curval, 1967.

Publiée au départ dans la Blanche de Gallimard, La forteresse de coton est un texte hybride, quelque part entre la SF et la littérature intimiste, façon nouveau roman. Francis Berthelot, dans sa Bibliothèque de l’Entre-monde, publiée en 2005 et qui reprend La Forteresse de coton dans son catalogue, parle de transfiction. Je ne suis pas un spécialiste de la segmentation en genres littéraires, mais le terme correspond bien au bouquin de Curval. La quatrième de couverture précise que le texte résiste à toute catégorisation et c’est sans doute vrai. On est quelque part entre les genres, dans un récit intimiste sous acide.

La forteresse de coton nous raconte une histoire d’amour impossible entre Julien Cholles et Sarah, une inconnue qu’il croise sur les plages du lido, face à la sérénissime. Le récit labyrinthique nous apprends bientôt que Julien s’appelle également Blaise Canahan et que cette première rencontre, belle et violente à la fois, n’est qu’un épisode dans une histoire d’amour étrange que les deux protagonistes jouent depuis un certain temps déjà. Entre mensonges et faux-semblants, il faudra poursuivre notre lecture pour comprendre réellement qui sont ces personnages et ce qui les lie.

Curval, vieux de la vieille de la S-F française, collaborateur du légendaire Fiction en son temps, met sa très belle plume au service d’un voyage presque chimérique, entre les brumes vénitiennes et les sables turcs. Sa verve, poétique par moment, alterne entre fascination et dureté. Le texte est dès lors souvent intransigeant et requiert un degré d’attention certainement plus élevé qu’un roman classique. Ce simple fait, additionné à la temporalité bouleversée et à une construction du récit en poupées gigognes, font de La forteresse de coton une lecture exigeante et, sans doute, difficile d’accès.

Mais lorsqu’on entre dans le roman (et ce fut le cas pour moi dès les premières pages, avec la course-poursuite sensuelle, sexuelle, des deux amants dans les eaux de la lagune vénitienne), c’est aussi un très bon moment de lecture. Si l’on perd le fil de temps à autre, par exemple lorsque Blaise/Julien s’enfonce dans ses délires maniaco-dépressifs, l’ambiance délétère du roman, associée à une faconde stylistique brillante, donne une saveur très particulière à cette lecture. Je ne suis pas persuadé d’avoir parfaitement compris les tenants et les aboutissants de ce voyage littéraire (la première critique publiée sur Noosfère voit dans le choix des noms un parallèle biblique qui m’avait totalement échappé !), mais c’est certainement une expérience à tenter.

Confessions d’un automate mangeur d’opium

De Fabrice Colin et Mathieu Gaborit, 1999.

Deuxième titre du line-up de départ de la nouvelle collection poche « Steampunk » de Bragelonne, j’espérai que ce roman allait davantage me plaire que le très léger Club Vésuvius, dont il a déjà été question dans ces colonnes. Et la réponse est : oui et non. Écrire un roman à quatre mains est parfois un exercice ingrat. D’autant plus lorsque le choix est fait de développer deux personnages principaux, dont les histoires s’alternent de chapitre en chapitre. Car, dans ses conditions, il devient assez périlleux d’assurer une cohérence de style et de forme qui ne donne pas l’impression de lire deux livres à la fois.

Ici, Mathieu Gaborit (l’auteur des Chroniques de Crépusculaire) et Fabrice Colin (Winterheim) s’en sortent assez bien. Si l’un est plus sombre que l’autre (et je soupçonne fortement Colin de s’être chargé de la protagoniste féminine de l’histoire, dont le parcours est définitivement moins jojo), le cadre général est cohérent et on a effectivement un sentiment de progression de l’intrigue au fil des pages. Les Confessions d’un automate mangeur d’opium nous plonge donc dans un Paris fantasmé de la fin du XIXème, où la toute nouvelle Tour Eiffel partage le skyline parisien avec des engins volants marchant à l’éther, combustible ressemblant à une brume verte, dangereuse pour l’homme.

Dans ce cadre très steampunk (mérité cette fois-ci, contrairement au Club Vésuvius), une actrice de cabaret est confrontée à la mort d’une de ses amies, dont la chute d’un véhicule volant semble avoir été déguisé en suicide. Face à l’immobilisme de la police, elle décide d’enquêter elle-même sur ce qu’elle devine être un meurtre impliquant, peut-être, un automate pensant. Secondée par son frère, médecin à ses heures perdues, elle n’aura de cesse de débusquer les vrais coupables, au risque de sa propre vie et malgré des enjeux dont la complexité la dépasse. Les chapitres centrés sur Margaret, l’actrice, alterneront donc avec les chapitres centré sur Théo, le médecin, soit les aventures d’une Adèle Blanc Sec dévergondée à celles d’un dandy qui trouverait parfaitement sa place dans les romans de Pierre Pevel (cf. Le Paris des Merveilles).

Le tout s’enchaîne avec un brio certain, une écriture assez maîtrisée et des rebondissements allant crescendo. Mais dans ce cas, pourquoi ne suis-je qu’à moitié convaincu, allez-vous me dire ? Et bien peut-être la prétention du livre. Sorti pour la première fois en 1999, alors que la « mode » steampunk n’en était qu’à ses balbutiements de ce côté-ci de l’Atlantique, Confessions d’un automate mangeur d’opium sortait avec comme argument de vente d’être « le premier roman steampunk français« . Je ne sais s’il s’agit d’une volonté des auteurs ou d’un argument éditorial, mais il me semble que c’est mettre un peu vite de côté un certain Jules Verne, entre autres. Je sais bien qu’à l’époque de Verne le « steampunk » n’était pas du rétro-futurisme comme c’est le cas maintenant, mais simplement de la science-fiction, mais je trouve un peu malheureux de le passer sous silence, comme si Gaborit et Colin avaient inventé un genre.

Soit. Ceci ne serait qu’un point de détail si Confessions d’un automate mangeur d’opium avait été une œuvre phare, servant de modèle à un genre littéraire. Malheureusement, le bouquin ne fait que recycler les bonnes idées que des auteurs anglo-saxons avaient eu sur le sujet pendant les deux précédentes décennies, se contenant d’y ajouter une french touch un poil décadente. Je reproche donc au livre de ne pas prendre assez de risques. On y trouve de très bonnes idées (la partie où Margaret « habite » le corps de l’automate, par exemple, est très efficace par son côté oppressant et tragique) et d’intéressantes réflexions sur des questions d’actualité, comme les risques liés à l’intelligence artificielle. Mais, pour autant, le livre ne va pas jusqu’au bout de ces pistes et poursuit son petit bonhomme de chemin de manière relativement convenue. Je regrette, comme je l’ai fait il y a peu de temps avec Druide d’Olivier Peru, que certaines idées ne soient qu’esquissées pour finalement ne pas être exploitées dans la suite du récit. Le rôle du « créateur » de l’automate, démiurge complètement malade, a une fin tellement abrupte qu’elle est anti-climatique et un peu vaine dans la trame du récit, par exemple.

Mais bon, je pinaille. Le bouquin est agréable à lire et prenant malgré tout. Il ne marquera pas l’histoire de la littérature (même de genre), mais, pour finir, ceux qui le font réellement se comptent sur les doigts d’une main. Confessions d’un automate mangeur d’opium aura donc eu le mérite de me réconcilier avec la nouvelle collection poche de Bragelonne dont je testerai sans doute les prochains titres. En me laissant, malgré tout, un petit goût d’inachevé et de trop peu dans la bouche.

Perelandra

La trilogie cosmique, tome II

De C.S. Lewis, 1943.

Quelques jours après Au-delà de la planète silencieuse, j’ai donc terminé le second tome de la trilogie cosmique de C.S. Lewis, comme promis. J’avais conclu mon précédent avis en espérant que ce second tome gagnerait en puissance pour devenir ce qu’il est effectivement sensé être, un space-opéra classique. J’avais espéré, entre autres, que Lewis allait laisser tomber ses descriptions ampoulées et longuettes et, surtout, qu’il deviendrait plus subtil dans son allégorie chrétienne, comme il fut capable de le faire quelques années plus tard avec le Monde de Narnia. Mais… force est de constater que non.

Perelandra reprend l’histoire du premier volet quelques temps après la conclusion de celui-ci. Ransom, notre philologue de personnage principal, est contacté par l’Eldila (la divinité locale ? l’archange ? mère-nature ?) de Mars pour se rendre sur Perelandra, Vénus, afin d’assister les grands desseins de Maleldil (Dieu) et combattre, sur place, une attaque non-déterminée par l’Eldila déchu de la planète Terre (Satan, donc). S’en suivent 100 pages de descriptions souvent répétitives de la planète Vénus avant que ne débute réellement l’objet de ce livre : contrer les tentatives de corruptions de Satan envers l’Eve locale et, ainsi, éviter la Chute telle qu’elle nous est contée dans le premier livre de la Bible, la Genèse.

Voilà, en résumé, pour l’histoire. Et Lewis de tirer la ficelle pour tout de même tenir 350 pages avec ce scénar maigre comme un timbre-poste. C’est d’ailleurs, à mes yeux, l’un des principaux défauts du livre : ses multiples longueurs. La Genèse a l’avantage d’être courte (sérieusement, si vous prenez une Bible en main, vous serez surpris d’y voir que l’histoire de la Création, d’Adam et Eve et de la Chute du Paradis terrestre tiens sur une petite dizaine de pages) là où Perelandra se perd dans des méandres divers et variés.

Lewis, donc, en lieu et place d’être plus subtil, charge la barque côté prosélytisme. Et si les arguments qu’il développe ne sont pas inintéressants, ils auraient à mes yeux plus de place dans essai à portée religieuse que dans une fiction. Comprenez-moi bien : je n’ai rien contre la SF à portée philosophique, loin de là. La SF est même au contraire un formidable véhicule pour poser des questions importantes ou mettre en garde contre des dérives sociétales ou religieuse à travers une satire intelligente (la trilogie Les Royaumes du Nord de Philip Pullman est par exemple une passionnante charge contre les dérives du christianisme, en l’occurrence). Je n’ai, par ailleurs, rien contre le fait de lire des textes d’abstraction sur des thématiques philosophiques ou religieuses, de temps à autre. J’ai simplement du mal avec l’intrication de l’un dans l’autre.

Lewis n’est pas un manche : les dialogues entre le Malin, Eve et Ransom sont très bien menés et certaines questions traitées sont réellement des questions centrales dans le dogme chrétien. Simplement, l’artifice d’aller situer ces dialogues sur une Vénus très sci-fi des années 50 n’en fait pas un roman de SF. Perelandra est donc une curiosité à réserver aux esthètes de la SF, probablement encore davantage qu’Au-delà de la planète silencieuse qui, bien que lui-même peu entraînant, avait au moins le mérite de raconter une histoire. Du coup, le troisième tome (Cette hideuse puissance) de la trilogie, réputé le moins bon et le plus verbeux (!), descend assez loin dans ma PAL. Je le garde quand même, puisque je suis jusqu’au-boutiste, mais je vais d’abord tenter de me faire plaisir avec quelques autres titres avant de me lancer là-dedans.